Maya Dumont Minayo
Thérapeute formée au modèle de psychothérapie Intelligence Relationnelle® (IR)
par le Dr François Le Doze

La sophrologie à l’école


Il était une fois, il était un jour, une histoire de la sophrologie à l’école.  Un jour comme un autre… ou presque, car me voici partie à la rencontre des élèves d’une classe de grande section maternelle.

Le rendez-vous pour la sophrologie à l’école à lieu dans la salle de motricité. Je suis la première arrivée, la salle est prête et elle attend comme moi les petites têtes blondes, brunes, rousses.

Avec les enfants, la sophrologie à l’école devient une récréation, une suite de jeux, d’exercices ludiques et des rêveries qui donnent confiance en soi, qui aident à se concentrer, qui aident à être bien dans sa tête et bien dans ses baskets. Des jeux et des petites méditations que l’on peut à volonté faire et à refaire à la maison.

Le premier groupe arrive pour une séance de relaxation ré-créative (nom que je donne à ma séance, puisqu’il s’agit de sophrologie orientée sur un aspect ludique), nous prenons le temps de nous déchausser et de nous installer en cercle. Brièvement je leur explique ce que nous allons faire, pas besoin ici de partir dans les détails et de longues explications, il faut passer très vite à la pratique. Nous débutons donc pas un polichinelle, nous voici tous en train de sauter comme un pantin désarticulé, les enfants, la maîtresse et moi-même, nous sautons plus ou moins haut, plus ou moins vite, plus ou moins fort, les enfants se détendent tout de suite, ils rient de bon cœur, ils s’amusent et tout de même un peu surpris de découvrir que maîtresse fait en même temps que nous. Les enfants découvrent que les adultes eux-aussi peuvent faire le pantin avec la sophrologie à l’école.

Après cet exercice d’entrée en matière, nous nous mettons tous à l’écoute de notre corps, nos bras, nos jambes, notre cœur, notre respiration, nous écoutons si ça picote ou si ça fourmille, est-ce que ça fait chaud ou est-ce que ça fait frais, est-ce que notre cœur se met à battre plus ou moins fort, plus ou moins vite après le pantin, et comment nous respirons, etc.

Dans cette séance de sophrologie à l’école, nous enchaînons par l’exercice de l’arbre ; tout d’abord nous sommes une graine, une graine qui se trouve sous la terre, puis avec un peu de soleil, de pluie, la petite graine commence à grandir, tout d’abord recroquevillée sur elle-même, elle commence à sentir que la vie pousse, et avec notre dos, nous commençons à pousser la terre, puis à sortir de terre. La petite graine continue de grandir, une tige se forme, les racines elles s’allongent et s’enfoncent dans la terre.

 L’arbre grandit encore, les branches-bras se déploient, les feuilles-doigts font leur apparition et la petite graine devient un arbre, bien fort, bien solide, bien enraciné. Parfois le vent vient jouer avec l’arbre, et l’arbre se met à danser, virevolté avec le vent qui se met à chanter en passant par les branches de l’arbre. Les feuilles doigts gigotent avec le vent, l’arbre lui-même se met à tanguer d’avant en arrière, d’arrière en avant, puis de droite à gauche et de gauche à droite, il se met à tournoyer sur lui-même sans jamais se déraciner, sans jamais perdre l’équilibre. Les enfants deviennent ses arbres, ils dansent ! Le vent s’éloigne, disparaît et nous voici immobile, bien campé sur nos deux pieds, bien enracinés comme cet arbre, un arbre fort et solide. Et nous prenons un petit moment de silence pour cueillir les sensations qui se manifestent là, peut-être dans notre corps ou encore sur la surface de notre peau.

Nous continuons notre relaxation ré-créative et cette fois nous nous allongeons sur les tapis prévus à cet effet. J’invite les enfants à fermer les yeux, je leur explique que les yeux fermés, c’est plus facile d’entrer dans sa maison intérieur et de regarder notre télévision intérieure. Certains fermerons leurs paupières et d’autres non, certains ont la bougeotte et d’autres non, peu importe, cela n’a pas d’importance.

Nous imaginons un ballon, comme un ballon de baudruche, nous choisissons sa couleur, puis nous allons (faire semblant) mettre ce ballon dans notre ventre. Ce ballon qui est de notre couleur préféré, nous allons maintenant le gonfler à l’inspiration, et à l’expiration nous le dégonflons pour qu’il devienne tout petit, et nous recommençons, nous gonflons et dégonflons notre respiration et nous savons que cette respiration nous calme, nous détend, et nous continuons encore un peu, nos mains posées sur notre ventre montent elles aussi à chacune de nos inspirations, elles sont poussées par notre ventre qui gonfle à l’inspiration et nos mains qui redescendent à chacune de nos expirations lorsque que nous soufflons l’air. Nous continuons ainsi au rythme de notre respiration.

Le moment est venu de laisser notre ballon s’envoler dans le ciel, et nous le laissons prendre de l’altitude, s’envoler tout la haut, passer à travers les nuages. Ce ballon nous le savons, nous pourrons le retrouver à tout moment, dès que nous en aurons envie, dès que nous aurons envie de nous rendre dans notre maison intérieure, pour nous sentir calme.

Puis tout doucement, nous prenons de grandes respirations, nous bougeons nos jambes, nos bras, nos mains, et nous pouvons nous étirer et bailler si le cœur nous en dit et à notre rythme nous asseyons.

Nous laissons aux enfants le temps de mettre en dessin ce qu’ils viennent de vivre durant cette relaxation ré-créative. Puis avec le bâton de parole « Kikoze » les enfants à tour de rôle racontent ce qu’ils ont ressenti, vécu, durant la séance de la sophrologie à l’école.

… … … Et quelques jours plus tard ! Je revois la maîtresse qui me raconte alors que les enfants lui réclament d’aller chercher le ballon quand ils trouvent la classe trop bruyante.  Une autre petite fille confiera, à son institutrice, aller chercher son ballon le soir pour l’aider à s’endormir.

Vous vous demandez peut être ce que le deuxième groupe a pu expérimenter durant leur séance de relaxation récréative ? Elle fut à peu près identique, nous avons commencé par le polichinelle pour une entrée en matière, suivit de « La toilette des animaux » (un exercice dynamique très ludique qui nous permet de prendre conscience du schéma corporelle), et enfin par « l’envol des soucis » (exercice de visualisation).

Les enfants savent intuitivement quand ils ont besoin de refaire les exercices de relaxation récréative. Ils savent ce qui est bon pour eux et donc ce qui est susceptible de répondre à leur besoin.

La sophrologie ludique est une méthode qui permet aux enfants d’être eux-mêmes sans être dans le faire. Ils expérimentent, testent et recommencent. Ils font ainsi connaissances avec leur corps et se l’approprient. Ils prennent conscience de toutes les capacités et ressources qu’ils ont en eux pour réussir, retrouver la confiance en eux, améliorer leur concentration, leur mémoire et ainsi leurs apprentissages. Plus ouverts ils vont plus vers les autres, ils s’ouvrent au monde.


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