Maya Dumont Minayo
Thérapeute formée au modèle de psychothérapie Intelligence Relationnelle® (IR)
par le Dr François Le Doze

Un hymne au corps


« Nous avons tendance à considérer notre corps comme cet « autre » qui fait en quelque sorte sa petite affaire sans nous et qui, à condition d’être correctement « traité », nous permettra de nous « sentir bien ». Beaucoup de gens traitent leur corps comme s’il s’agissait d’un esclave, ou le traitent bien mais lui demandent néanmoins de suivre leurs caprices comme s’il était un esclave.

On dit que l’âme informe le corps. Pourquoi ne pas imaginer un moment que le corps informe l’âme, qu’il l’aide à s’adapter à la vie du monde extérieur, fait pour elle l’analyse grammaticale et la traduction, lui donne la feuille de papier, l’encre et la plume pour que l’âme puisse écrire sur notre vie ? Supposons que le corps soit un dieu, un maître, un mentor, un guide. Serait-il sage, dans ce cas, de châtier ce maître qui a tant à donner, tant à enseigner ? Avons-nous envie de laisser les autres, notre vie durant, juger et dénigrer notre corps ? Avons-nous la force de les renvoyer dans leurs buts et d’être à l’écoute du corps en tant qu’être fort, qu’être sacré ?

L’idée que se fait notre culture du corps en tant que sculpture et rien d’autre est fausse. Le corps n’est pas de marbre. Son but est de protéger, de contenir, de soutenir, d’enflammer l’esprit et l’âme qu’il renferme, d’être un reposoir pour la mémoire, de nous remplir de sensations – c’est la plus haute forme de nourriture psychique. Il est là pour nous élever, nous propulser, nous prouver que nous existons, que nous avons un poids et le sol sous nos pieds. On se trompe en le considérant comme un lieu qu’il faut abandonner pour s’élever vers l’esprit. Sans le corps, on n’aurait pas l’impression de franchir des seuils, de s’élever, d’être délivré de la pesanteur. C’est lui qui nous le fait ressentir. Le corps est la fusée de lancement et dans le nez de cette fusée l’âme, éblouie, contemple par le hublot la nuit constellée d’étoiles. »

Clarissa Pinkola Estés - Extrait de Femmes qui courent avec les loups


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